40éme Carrefour Diplomatique : focus sur la formation professionnelle au Maroc !



Le Forum de la Fondation Diplomatique accueillait, ce Mardi 14 Mars 2017 , Monsieur Rachid BENMOKHTAR BENABDALLAH , Ministre Marocain  de l’Education nationale et de la Formation Professionnelle .

Ce 40éme Carrefour Diplomatqiue aura rassemblé autour de Monsieur le Ministre , les Ambassadeurs et Chefs de Missions de différentes représentations accréditées auprès du Royaume du Maroc .

Pour plusieurs diplomates de pays d’Afrique subsaharienne, une question de fonds aura figuré au centre des débats : comment profiter de l’expérience marocaine, lorsque l’on sait que le marché du travail, dans la plupart de ces états, est caractérisé par d'importantes fluctuations, nécessitant  de grands efforts pour l'accompagnement des changements envisageables ?

S’adapter à une économie en perpétuel changement: voici le principal enjeu de la stratégie nationale de la formation professionnelle 2021, au Royaume du Maroc.Longtemps reléguée au second plan, cette  formation professionnelle bénéficie désormais de moyens financiers et humains considérables.

Introduit par le Président de la Fondation Diplomatique ,Monsieur le Ministre a fait partager à son auditoire, la "Vision 2030», nouveau projet pédagogique , scellée conformément aux hautes instructions de SM le Roi Mohammed VI, et qui doit permettre de changer l'école marocaine de manière à ce qu'elle offre à tous les citoyens, de façon égalitaire, un enseignement et une formation de qualité. 

L’un des principaux changements apportés par la nouvelle stratégie réside dans la place qu’occupe désormais la formation professionnelle dans les manuels scolaires.

Dès le primaire, les élèves seront sensibilisés aux métiers, tandis qu’au secondaire, des cours pratiques et des ateliers de formation sont  introduits. L'élève peut ainsi tester ses goûts et ses aptitudes avant de choisir.

Ces cours d’initiation conduisent au Baccalauréat Professionnel, si l’élève se décide à suivre cette voie. A terme, l’objectif est de fusionner l’éducation nationale avec la formation professionnelle.

Le ministre Rachid BENMOKHTAR BENABDALLAH a indiqué que le  financement, nerf de la guerre de cette stratégie censée épauler l’économie du pays, est assuré par des acteurs marocains et internationaux. Son ministère compte aussi bien sur ses fonds propres que sur des aides assurés par l’Etat marocain et l’OFPPT, l'Office de la Formation Professionnelle et de la Promotion du TravailLa Banque mondiale, l’USAID et l’Union Européenne participent également au financement de cette stratégie, dont le budget global n’a toutefois pas été dévoilé.

Le ministre marocain de la formation professionnelle expliquant, par ailleurs, à, son auditoire, qu’en mobilisant des moyens financiers et humains substantiels, son pays  entendait  "généraliser la formation professionnelle et son accès au plus grand nombre", Outre les élèves et les étudiants, les salariés, du privé comme du public, peuvent aussi  être accompagnés, y compris durant leur période de chômage.

Concernant les filières concernées par toute cette stratégie  , il a été précisé que cela dépendait  , en grand partie ,  des besoins du marché. Les métiers de l’industrie automobile et de l’aéronautique, en plein essor, se trouvent largement privilégiés. Cela s’explique notamment par le lancement d’un écosystème des métiers de l’automobile, qui a permis d’attirer un premier constructeur automobile ainsi que plusieurs sous-traitants. Il en est de même pour l’aéronautique.Mais les métiers plus "ancrés" comme ceux de la construction, de la restauration et du tourisme, qui pâtissent d’une pénurie de profils qualifiés, sont  enseignés avec plus d’exigence. 

Pour Rachid BENMOKHTAR BENABDALLAH l’OFPPT, principal acteur de la formation professionnelle au Maroc, devra "tenir compte des nouvelles exigences de compétitivité des entreprises et de l’économie nationales, d’amélioration de l’employabilité des jeunes et de promotion socioprofessionnelle".

Monsieur le Ministre a, cependant, reconnu, qu’en attendant le déploiement de cette stratégie qui s’étend sur plusieurs années, les obstacles restent nombreux:

  • le financement,
  • l’inappétence des étudiants pour les métiers techniques,
  • l’inadéquation entre certaines formations et les besoins du marché.

Pour tenter de circonscrire ces difficultés cycliques, l’Etat a noué des programmes de partenariat avec des  organismes de formation et des entreprises  en vue de développer les licences professionnelles. Mais force est de reconnaitre que  derrière ces cursus, se cache une grande diversité d’acteurs et la qualité des enseignements et leur caractère professionnalisant ne sont pas toujours au rendez-vous.

Les Ambassadeurs et Chefs de Missions Diplomatiques ont pu être édifiés sur le fait que pour améliorer son dispositif de formation professionnelle, le Royaume du Maroc a pu s’appuyer une expérience pilote réussie conçue pour accompagner les grandes stratégies sectorielles du pays. Un dispositif d’aide directe aux entreprises a été mis en place pour la formation dans les secteurs de l’automobile, de l’aéronautique, de l’électronique. À travers ce programme piloté, l’État finance la formation de chaque stagiaire, en fonction du secteur et du profil. Afin de mettre à disposition des investisseurs des collaborateurs qualifiés et opérationnels, six instituts spécialisés ont été créés dans le cadre du partenariat public-privé. Leur gestion est déléguée aux opérateurs privés (groupements industriels et consortium).

Ces programmes ont donné des résultats très positifs et ont facilité l’implantation d’unités de production de nombreux partenaires internationaux tels que Bombardier ou RenaultAinsi, grâce à la formation, le Maroc a rapidement développé un savoir-faire reconnu à travers le monde dans des métiers extrêmement pointus et exigeants comme l’aéronautique ou l’automobile.

  

Les interventions et échanges qui ont suivi ont tous porté sur les possibles axes de partenariat de coopération  qui pourraient se nouer entre le Maroc et divers autres pays africains en matière de formation professionnelle ., mais aussi dans des secteurs aussi cruciaux que ceux liés au décrochage scolaire , ou à la réorientation des élèves .

  

D'autres aspects liés à diverses problématiques du système éducatif et d'enseignement au Maroc , ont également suscité quelques interventions et questionnements . 

Au niveau de la coopération , singuliérement ,lmembre du Gouvernement marocain qui a indiqué que son département ministériel allait organiser un Forum au mois de Juillet 2017, a indiqué que son pays était tout disposé à prendre en compte et à examiner les possibilités que voudraient saisir  certains pays souhaitant un  diagnostic de leurs systèmes de formation, un accompagnement en ingénierie de formation initiale et continue, la formation des formateurs et des managers ou encore l’échange d’expérienceIndiquant que cette coopération est en fort développement grâce aux retombées des tournées royales en Afrique et aux conventions signées lors des visites effectuées par le Souverain Marocain dans plusieurs pays africains.

S.E.M.Ismaila NIMAGA , Ambassadeur de la République Centrafricaine et Doyen du Corps Diplomatique , accrédité au Royaume du Maroc  aura relevé cet intérêt croissant qui  s’explique par la dynamique et la pertinence de la politique de développement et de diversification de l’offre de formation dispensée par le Royaume du Maroc ,et qui se fixe comme mission principale de répondre aux besoins grandissants du marché de l’emploi en termes de compétences, tous secteurs d’activité confondus. Affirmant que cela n’était pas par hasard que plusieurs centaines de jeunes originaires de pays africains choisissent aujourd’hui de mettre le cap sur le Maroc pour se former.

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