Economie : le modèle de développement marocain en question lors d’un colloque qui se tient dans la ville de Skhirate !



S.E.M.Abdu Razzaq Guy KAMBOGO , Ambassadeur Haut Représentant de la République Gabonaise , près le Royaume du Maroc , s'est rendu , ce 02 Juin 2016 , au Centre International de Conférence MOHAMMED VI de Skhirate , pour l'ouverture d'un Colloque International , prévu pour durer 2 jours (02 – 03 Juin 2016) ,  sous le thème : « Le modèle de développement pour l’entrée du Maroc dans le concert des pays émergents ».

  

Le Premier Ministre , Chef du Gouvernement Marocain , plusieurs membres de son équipe , ont pris part à la séance d’ouverture de ce colloque placé sous le Haut patronage de Sa Majesté le Roi MOHAMMED VI , et coorganisé par le Ministère marocain  de l’Economie et des Finances, en partenariat avec l’Association des Membres de l’Inspection Générale des Finances (AMIF) .

La rencontre aura , également réuni  quelques  Chefs de Missions Diplomatiques , dont le Doyen des Ambassadeurs accrédités, près le Royaume du Maroc .

L’on aura pu noter aussi les présences de plusieurs personnalités politiques, d’experts internationaux, d’opérateurs économiques, d’universitaires et d’acteurs de la société civile.

L’assistance aura été édifiée sur  le sens de ce colloque qui vise avant tout  à échanger les expériences, et à débattre , de manière scientifique et intellectuellement  responsable, autour de la question du modèle de développement à adopter , par le Maroc , au cours des prochaines années , pour viser l’émergence.

Afin d'étayer ce propos, plusieurs problématiques seront soulevées durant ce sommet .Un état des lieux du développement au Maroc sera en effet brossé dans un premier temps, suivi d'un tour d'horizon des différentes expériences, à travers le monde, menées dans ce domaine; avant de se pencher sur les modèles de développement qui répondront au mieux à la réalité marocaine.

Ouvrant les débats, Monsieur Fouzi LEKIAA , Président de L’Association des Membres de l’Inspection Générale des Finances (AMIF) a indiqué que  le colloque se veut être l’occasion de constituer une réflexion et d’élaborer une base de données multidimensionnelle permettant de fixer les choix futurs du pays en matière de modèle de développement. Les recommandations qui seront faites lors de cette manifestation feront l’objet d’un livre qui sera un référentiel pour l’Inspection générale des Finances.

Le président de l’AMIF a détaillé un long exposé sur l’état de l’économie actuelle en mettant en relation la question du développement et celle de la sécurité du développement humain. Malgré les difficultés que connait  l’économie marocaine, celle-ci a pu faire preuve de résilience et faire face à la crise avec notamment l’accumulation des réformes et des projets. Ces derniers ont ouvert la voie effective vers une économie verte, vers l’allègement de la dépendance énergétique et vers de nouveaux partenariats à l’instar de ceux réalisés récemment avec les pays du Golfe, la Russie et  la Chine.

A sa suite, et après avoir remercié l’AMIF de l’avoir associé à un sujet fondateur et déterminant pour l’avenir du pays  , Madame Miriem BENSALAH CHAQROUN , Président de la Confédération Générale des Entreprises du Maroc (CGEM) , s’est voulue , de prime abord , fort critique .  Indiquant que ce colloque sur le modèle de développement est presque une caisse de résonance des réalisations de Sa Majesté depuis 17 ans. Soulignant que dans son discours du 20 août 2014, le Souverain Marocain avait déclaré que le Royaume avait pour vocation d’intégrer le club des pays émergents.

La Patronne des Patrons a cependant relevé que ceci passait par un certain nombre de préalables :

  • Nécessité  d’avoir un marché ouvert sur l’extérieur avec une grande composante industrielle,
  • Nécessité d’avoir  des taux de croissance du PIB qui dépassent la moyenne mondiale. Sur l’ensemble, le Maroc a une note de 2 sur 5.

Pour enfoncer le clou, Madame BENSALAH , rappelant  que le taux de croissance entre la période de 2007 et 2011 a été plus élevé avec une moyenne de 4,7% tandis que depuis 2012, les taux de croissance ont été beaucoup plus faibles que  ceux  réalisés dans la période précédente, tempère l’euphorie : ‘’Nous ne sommes pas encore au niveau de l’émergence mais toujours un pays en voie de développement. Bien que notre pays ait su bâtir une économie attractive et créatrice de valeur ajoutée au niveau local générant ainsi des ressources pour appuyer l’investissement étatique. Malheureusement, le modèle de notre économie s’est beaucoup trop appuyé sur la consommation intérieure avec un très grand rôle des importations. Cette politique n’a pas donné lieu à des résultats probants malgré le fait d’avoir créé des pôles d’excellence qui ne pèsent pas dans la structure du PIB national’’’.

Attaquant de front certaines questions , et sous le regard attentif du Chef de la Représentation Diplomatique Gabonaise , Madame BENSALAH CHAQROUN  insistera sur la nécessité de mettre l’accent sur les  politiques publiques. Et  à renforcer les chantiers de l’Education,  de la Formation, de la Recherche et du Développement. En même qu’elle souhaite que soit menée une vraie politique de lutte contre l’informel qui détruit systématiquement le tissu productif national.

Mohammed BOUSSAID, Ministre marocain de l’Economie et des Finances appelle à ne verser ni dans ‘’l’auto satisfaction’’ ni dans ‘’l’auto flagellation’’ . Pour lui , le débat sur le modèle de développement du Maroc, doit être mené d’une manière calme  , publique et sur l’échelle nationale . Convenant avec Madame BENSALAH que les discours de Sa Majesté durant les dernières années ont ouvert la réflexion sur le modèle de développement. Faisant apparaître que la dignité du citoyen marocain restait  le pilier central de l’ensemble des reformes.

Estimant nécessaire que le modèle de développement ne se limite pas au volet économique, mais s’étende également aux domaines social, politique, culturel, environnemental et religieuxMonsieur Mohamed BOUSSAID affirme que  le lancement de la régionalisation avancée tombe à point nommé. Ce chantier ayant un rôle essentiel dans la consolidation du modèle de développement ‘’Il faut bien sûr améliorer le niveau du taux de croissance à travers des revenus individuels plus importants, une plus grande ouverture sur l’économie mondiale, le renforcement institutionnel et bien évidement une concentration sur l’industrialisation et une réhabilitation du capital humain. Le Maroc a accumulé un certain nombre d’acquis notamment en matière du renforcement du processus démocratique , de stratégies sectoriels et de projets structurants’’.

Bouclant cette série d’allocutions, Monsieur Abdelilah BENKIRANE , Premier Ministre , Chef du gouvernement  marocain , a tout d’abord fait valoir que : ‘’Le Maroc est le seul pays du monde arabe à avoir su concilier avec succès stabilité, sécurité et respect des droits de l’Homme et des libertés. On ne peut guère parler d’économie ou de modèle économique sans parler des fondamentaux que sont la sécurité et la stabilité. La clairvoyance de Sa Majesté, la contribution des partis politiques et des syndicats et la sagesse du peuple marocain ont permis au Royaume de surmonter les aléas du printemps arabe. La stabilité et la sécurité sont des éléments essentiels pour le succès de l’économie’’.

Soulignant qu’aucune émergence économique n’était possible sans une industrie forte et bien structurée, le Premier Ministre Marocain souhaite qu’il y ait encore  plus de facilités administratives au profit des entreprises. ‘’En effet, il faut alléger le rôle alloué à l’Etat en matière de création d’emplois en permettant aux jeunes de créer leurs richesses et de se lancer dans l’aventure de l’entreprenariat. Une chose qui permettra de ne pas affecter de gros budgets d’une façon automatique et structurellement immodifiable. L’argent public doit être investi là où il y a de la précarité et la pauvreté’’.

Monsieur Abdelilah BENKIRANE a terminé son  intervention en suggérant que soit créée ‘’une homogénéité entre ceux qui sont en haut et ceux qui sont en bas. Parce que il y a des Marocains qui vivent encore dans la période préhistorique. Maintenant, la donne a changé. Ces même Marocains ont maintenant pris conscience des disparités qui existent’’.

Sans trop perdre de temps , l'assistance a eu droit , dans la foulée au premier des panels  retenus pour ces journées de réflexion . Un panel portant sur un état des lieux du modèle de développement marocain . Différents ministres marocains , notamment ceux en charge de l'Agriculture , de la Pêche , et de l'Industrie , de même que des Banquiers de renom (PDG du Groupe ATTIJARIWAFA BANK et DG de BANK AL MAGHRIB ) , sont venus présenter les potentialités que recouvrent leurs secteurs pour mener le Maroc , vers les voies de l'émergence . 

Les intervenants vont devoir procéder  à l’analyse des modèles économiques jusque là mis en place par les différents gouvernements marocains , pour en sortir un socle, qui servira à nourrir les ambitions futures du royaume.

Une  occasion aussi de revenir sur les politiques de mise en œuvre des différents  modèles et des résultats obtenus. Plusieurs  ministres seront invités à expliquer le contexte des politiques prises.

 

Toutefois, les organisateurs s’accordent à le reconnaître : il ne s’agit pas d’orienter ou de faire le bilan d’un  gouvernement. Le but est d’ouvrir le débat sur une question qui fait couler beaucoup d’encre depuis des années et pourquoi pas, dessiner de nouvelles possibilités de développement pour le pays.

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