Entretien avec Monsieur Lin François MADJOUPA , Directeur Général Adjoint de l'APIEX-GABON !



Casablanca, la grande métropole marocaine, a abrité le 17 décembre 2014, une rencontre entre Organisation de Promotion du Commerce (OPC) africaine, pour réfléchir sur le développement des échanges commerciaux intra-africains. Au terme de ces assises, MONSIEUR LIN FRANCOIS MADJOUPA, Directeur Général de l’Agence de Promotion des Investissements et des Exportations(APIEX) –Gabon, a bien voulu nous accorder l'entretien qui suit .

Monsieur le Directeur Général, comme bon nombre de vos homologues du Continent, vous venez de prendre part, à Casablanca, à un symposium sur les échanges commerciaux intra-africains. Quelle aura été l’utilité de cette rencontre, et que doit-on en retenir, singulièrement ?

L.F.M..La rencontre de Casablanca initiée par Maroc Export qui a réuni un certain nombre d’OPC africains procède d’un constat unanimement partagé sur le faible impact de l’Afrique dans les échanges commerciaux internationaux (environ 3%). Nous avons également au cours de ce séminaire fait un état des lieux du commerce intra-Africain avec des échanges très marginaux de l’ordre de 12%. De tout ce qui précède, il s’en est suivi une analyse des facteurs qui entravent le niveau de nos exportations résultant essentiellement de l’absence qualitative et quantitative de l’offre africaine mais surtout de la faiblesse relevée dans nos différentes structures de production.

Globalement, cette rencontre nous aura permis d’identifier les contraintes, les faiblesses et les différents goulots d’étranglement qui minent nos exportations et les pistes de solutions à envisager pour nos pays. 

La présence à ces assises de la représentante du Centre du Commerce International (CCI) traduit la volonté des partenaires au développement de nous accompagner dans la formulation précise de nos problématiques et le renforcement de nos capacités institutionnelles et productives.

Pensez-vous que la mise en place effective d’un réseau OPC en Afrique, soit de réelle nature à booster les échanges commerciaux entre pays africains ?

L.F.M..La réponse à votre question est oui car l’évolution de l’économie mondiale nous impose aujourd’hui d’œuvre en faveur de rapprochements stratégiques en vue de favoriser des complémentarités et des synergies entre nos OPC.

Nous pensons que ce réseau qui vient d’être formalisé par la signature d’un protocole d’accord de coopération va constituer un espace pertinent pour développer des échanges d’expériences et la mutualisation des bonnes pratiques bénéfiques aux milieux d’affaires de nos pays respectifs.

L’expérience montre que le monde évolue de nos jours à travers de grands blocs économiques et pour ce qui nous concerne, les OPC africaines ne peuvent se soustraire à cette exigence au niveau du Commerce Mondial.

MAROC EXPORT, toutes ces dernières années n’arrête pas d’affirmer sa volonté d’accompagner divers organismes continentaux. Qu’en-est-il concrètement du Gabon ? Comment se décline, aujourd’hui, la coopération entre votre institution et MAROC EXPORT 

L.F.M..Comme vous le savez, le Maroc est un pays africain qui jouit d’une grande expérience au niveau des exportations ; pour ce qui est de Maroc –Exportil faut préciser que l’APIEX et cet organisme sont liés par un accord de Coopération depuis le 04 juin 2012.

En termes concrets, nous avons conjointement organisé des grandes manifestations économiques et commerciales avec des retombées encourageantes. On note à cet effet la forte présence Marocaine au Gabon  dans plusieurs secteurs tels que le secteur bancaire, les télécommunications, le transport maritime, les mines, la santé etc ...

Les axes de coopération avec Maroc Export sont multiples et concernent : la recherche de débouchés, le transfert de compétences, les activités promotionnelles, l’échange d’expertise et d’informations.

L’APIEX  est une jeune agence qui a besoin de s’appuyer sur des organismes bénéficiant d’un effet d’expérience et d’une notoriété reconnue tel que Maroc –Export.

Cette rencontre de Casablanca traduit aussi le dynamisme des exportations marocaines dans le continent africain.

A ce titre, Maroc-Export a d’ailleurs été désigné pour organiser la 11ème édition mondiale des OPC prévue en 2016.

Le Gouvernement Gabonais, a pris, il y a quelques temps, la décision de procéder à un réaménagement de votre structure. Vers quels axes prioritaires ce réaménagement se dirige-t-il ? Et quelle plus-value, pensez-vous que cela apporterait aux opérateurs économiques du Gabon, de la sous-région , voire au niveau international ?

L.F.M..Effectivement, depuis le mois de septembre 2014 et à la faveur d’un décret du Président de la République, le Gouvernement vient d’engager une grande réforme structurelle qui va fusionner trois (3) entités à savoir : le CDE, PROMOGABON et l’APIEX.

Cette réforme adossée au PSGE va donner de la cohérence au niveau des services offerts aux milieux d’affaires. La mise en place de l’Agence Nationale de la Promotion de l’Investissement-GABON (ANPI-GABON) était d’ailleurs souhaitée par les opérateurs économiques car elle devrait accroitre d’une part la consolidation de nos activités par la mise à niveau aux standards internationaux mais favoriser l’optimisation des ressources pour une meilleure maîtrise de la chaîne de valeurs quant aux services offerts.

Désormais, il n’existera plus qu’un seul interlocuteur pour délivrer l’offre complète de services à ‘’l’usager’’.

Pour finir sur ce volet des reformes, il faut ajouter également la création du Conseil Présidentiel de l’Investissement (CPI), organe rattaché à la Présidence de la République qui aura pour mission d’appuyer, d’évaluer les réformes engagées et in fine d’en mesurer la performance globale sur notre tissu économique.

Le Conseil Présidentiel de l’Investissement constitue également  un dispositif important dans la facilitation du dialogue public-privé. Voyez-vous, Cher Monsieur, ce sont là de vastes chantiers transversaux qui devraient améliorer durablement le positionnement du Gabon au niveau international et lui conférer un avantage comparatif dans la sous-région.

Votre mot de fin

L.F.M.En guise de conclusion, je me réjouis d’une part de la prise de conscience qui habite les acteurs africains du monde des affaires et de leur volonté de faire participer notre continent à la marche économique du monde compte tenu de son potentiel. Pour ce qui est du Gabon, le pays est résolument engagé vers la diversification de son économie, basée sur la transformation sur place de nos produits, source de valeur ajoutée et de croissance.

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